On sait que tout est noir

Quand les bonjours chaleureux deviennent ternes même sous un abat-jour lumineux,
Quand les espérances étouffées se transforment en haine exacerbée,
Quand les jours d’orages et de foudre, se harponnent à des joies de vivre pour les dissoudre.

On sait que tout est noir

Quand ils tiennent des fusils lourds et chargés, enserrés dans cette guerre qui leur dérobe leur âge clé.
Quand entre elles les saisons s’entremêlent, et nous dardent désormais de soleils rebelles,
Quand l’atmosphère capricieuse, devient le reflet de nos actions ténébreuses.
Quand nous faire avaler du glyphosate dévient légitime, et que des scrupules n’entravent jamais leurs pensées intimes.

On sait que tout est noir

Quand des promesses assurées deviennent des paroles dans le vent chuchotées.
Quand des dizaines de discours pleins de zèle, jaillissent de la bouche d’Hommes à la langue infidèle.
Quand les programmes politiques lors d’élections, ne sont qu’élucubrations démagogues auxquelles s’abreuve la population.
Quand au dehors des masses suffocantes, s’époumonent et avancent sans aucune marche hésitante.
Quand dans les rues des manifs fortement se déploient, à chaque proposition et chaque nouvelle loi.

On sait que tout est noir

Quand ils se sentent jugés sur la couleur de peau et non pas la valeur de leur mots,
Quand ils occultent leur vrai traces pour plaire à ceux qui les effacent.
Quand les bienvenus chez nous, s’échangent contre des « on veut pas de bougnoules, restez chez vous »
Quand sous leur voile, elles portent le fardeau inconscient de leur mauvaise étoile.
Quand ils tuent, décapitent, plongent dans l’effroi, au nom d’une religion mal cernée qui abrite une mauvaise foi.

On sait que tout est noir

Quand leurs poubelles sont pleines de denrées consommables, alors que ces enfants s’échinent sous une faim qui les accable.
Quand elle s’accroche à une union putride, qui lui bouffe sa raison et précocement lui donne des rides.
Quand les coups qu’ils lui ont infligés sur sa peau, le persuadent qu’aimer le même genre est un bug d’son cerveau.
Quand on nous appelle bamboula, nègre, pédé ou gouine, et que la tête basse, l’égo muselé on peine à être digne.

On sait que tout est noir

Quand la volonté de vivre s’éclipse et que la solitude nous enlise,
Quand toutes les nuits d’étoile filante, on fait le vœu de jamais atteindre l’année suivante.
Quand l’école devient un calvaire, où toutes nos peurs passent au vert.
Quand la boule au ventre et écorchés, on passe la porte de cet antre effroyable en condamnés.
Quand nos remparts deviennent nos bourreaux,
Quand nos malheurs sortent de leur fourreaux.

On sait que tout est noir