Des lectures vives m'irradient de milles sensations, mais mon esprit n'y glane plus aucune inspiration; j'ai l'humeur entravée qui se raidit de désillusions, car ma poésie désuète s'éreinte de vaines notions.
Il y a ce livre que j’ai perdue dans ma débâcle précipitée loin de mon époux... Ce livre de Simone de Beauvoir qui a eu un impact florissant sur le déclic salutaire qui m’a permis de reconquérir ma dignité au monde de femme respectable. Lire « le deuxième sexe » de Simone de Beauvoir durant ces quatre dernières années de mariage, m’avait permis de ne pas sombrer aveuglément dans les méandres adulés d’une vie oppressante de femme au foyer docile.
Avec une dévotion pour leurs propres accomplissements et une lucidité qui dément toute condamnation de leurs actes feministes, les femmes noires obtiennent la confirmation que leur environnement les détient en captives en leur rabâchant des injonctions asphyxiantes, pesantes et obsolètes.
Je suis tiraillée entre mes convictions lucides qui devraient faire l'unanimité au lieu de convier à l'étonnement, et mon environnement qui se raidit et s'offusque. Je conserve pour mon milieu natal quelque affection essentielle, de même que je porte douloureusement le poids d'être cette fille chahutée qui vit à l'encontre des codes.
''Le consentement'' sorti en salle le 11 Octobre, est un film inspiré du roman éponyme de l'écrivaine Vanessa Springora et réalisé par Vanessa Filho, qui ne laisse certainement pas indemne. Une projection à l’écran tellement bouleversante qu’on y ressort chamboulés et abasourdis, mais d’autant plus interpellés par un sujet critique et surtout d’actualité : l'approbation forcée tenant d'une manipulation de la volonté des femmes.
Ma bande de terre s’est lentement muée en une prison à ciel ouvert, une vaste geôle sous siège gouvernant nos quotidiens précaires; des villes incendiées sous couvert de traques anti terroristes, des ressources confisquées au nom d'épuration et desseins égoïstes.
Comme je virevoltais sous des regards impassible, je me sentis assiégée par des craintes sans concession; l'ignoble mentore m'ayant désormais prise pour cible, je devins la contrefaçon d'une ballerine gracieuse sans raison.
Pas assez fines pour plaire à l'assemblée générale, des silhouettes normales sont huées en grosseur fatale; le culte de la minceur extrême trône dans les cervelles, ne plus manger est l'enjeu crucial de ces demoiselles.
J’ai vu ma terre dans un remue intense craindre sa fatigue, et les crapules pourfendre les gestes sobres de nos aïeux; j’ai vu ma terre dans le chaos immonde où croupit son intrigue, quand sont altérées ses ressources qui disparaîtront sous peu.
Il n’y a plus la douce patience des saisons amènes, car de grands producteurs véreux se hâtent de gains pressants; mes racines s'engorgent de substances chimiques cancérigènes; à côté, les petits agriculteurs se sentent menacés et à cran.
Le tableau cynique d'une souffrance permanente, où s'écrit l'intrigue de mon existence chancelante; transparaît comme la sentence odieuse de mon statut d'orphelin, mais je reste fort et courageux malgré mon âpre quotidien.
Sinistres balbutiements à la soirée du réveillon, dans les tristes relents d’une page noircie sans bonheur; réflexions trouble-fêtes sur mes déboires à profusion, à quelques décomptes sacrés de la nouvelle heure.
Sur le parvis dense de ma nouvelle année, des voeux se bousculent et rampent par milliers; mais je crains de ne pouvoir les matérialiser, car j'ai en obstacle un cœur déboussolé.