Martyrs de la terreur

D’une émotion figée qui intensément nous désarme,
Le temps est suspendu à la frousse de nos alarmes;
Il s’inquiète des méfaits redondants de vils bourreaux,
Qui stigmatisent nos corps de martyrs, sans repos.

D’une sensation équestre qui nous chevauche dans l’estomac,
On est pris de court par les noeuds d’un conflit inadéquat;
Terreur engendrée par les méandres d’une agression coupable,
Qui nous rend captifs de cette geôlière redoutable.

D’une exaction armée qui nous paralyse les sens,
L’horreur emplit nos membres qui perdent toute contenance;
Penser la fuite comme secours utile à l’immédiat,
Malgré nos gestes raides qui restent tétanisés d’effroi.

D’une posture de malmenés par les envies tenaces,
D’infanteries monstres qui sur nos terres nous terrassent,
Hésiter longuement à prendre la poudre d’escampette,
Ou demeurer en silence face aux raids qui nous pétrifient la luette.

Taire la parole comme recours imposé à nos déboires,
À force de frayeur qui prend le dessus sur nos espoirs;
D’un statut de bouc-émissaires collatéraux cibles d’insurgés,
Qui ne tarissent pas de rancune et d’atrocités inégalées.

D’une envie de briser le tabou de décennies d’abus,
Qui longuement nous écornent dans un bizutage ardu;
Chercher des horizons sobres et des abris sans assauts,
Pour cesser de suffoquer et retrouver une terre sans maux.