L’envers du confinement : les violences conjugales

Article : L’envers du confinement : les violences conjugales
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30 mai 2020

L’envers du confinement : les violences conjugales

 »Le meilleur moment des amours n’est pas quand on a dit je t’aime, il est dans le silence même, à demi rompu tous les jours… » ,

disait le poète Sully Prud’hommes. Un silence, où on exprimerait de l’amour, ou alors un silence où la peur serait voilée ? Le calvaire des femmes battues nous pousse à nous interroger là dessus car c’est dans ce silence oppressant que se sont terrées les femmes victimes d’abus physiques et psychologiques pendant le confinement.

Une domination outrageante

À croire que les hommes ont profité de cette proximité forcée pour mieux flatter leur égo de mâle dominant et donc discipliner leurs femmes à outrance. Mais que dis-je ? Discipliner à outrance ? On ne doit pas avoir à discipliner une femme. Le patriarcat dans toute sa sombre splendeur a continué de martyriser et de stigmatiser. Et l’isolement imposé dans lequel les familles ont été plongées du fait de la crise du Covid-19 a joué en leur défaveur.

Une situation effarante

Pendant que certains en profitaient pour renforcer leurs liens et se découvrir de nouvelles attractions pendant le confinement, des femmes priaient, ferventes et désespérées à une levée qui leur permettraient de souffler et d’avoir une distanciation physique et mentale, loin de leur conjoint. Le nombre monstrueux d’appels depuis la deuxième moitié du confinement a alarmé la police et les services sociaux d’un danger de l’ombre, qui serait plus catastrophique encore que le virus. Des femmes vivant dans la peur, de jour comme de nuit, incapables de riposter, toujours obligées de mesurer leurs paroles, leurs gestes. Le moindre verre cassé, le moindre meuble de travers, le moindre refus d’obéir, a été une un prétexte d’agression de la part de leur conjoint. Imaginez vous continuellement à faire attention à votre comportement, façonnée pour plaire à quelqu’un. C’est à s’en rendre totalement schizophrène. Entre une attitude obséquieuse, des humiliations quotidiennes et des violences répétées, ces femmes victimes de leurs bourreaux n’ont fait que se cacher la tête dans le sable en attendant que ça se passe.

Une réalité bien triste

Réagir face à de telles violences n’est pas toujours acte aisé. La peur d’être découverte et torturée de nouveau, encore plus, les empêche de se défendre et de conjurer le sort. Les pharmaciens ont été les plus sollicités dans le processus d’accompagnement et d’aide aux victimes, même si ces femmes ont eu beaucoup de mal à se confier et à dévoiler leur mal être. Le phénomène des violences faites aux femmes est bien réel et si cruel, prenons ces appels au sérieux et n’attendons pas qu’elles soient mortes pour réagir. Aller à leur rencontre en investiguant reste le meilleur moyen de protection.

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