Gabriel ou l’émancipation des stéréotypes de genres

Article : Gabriel ou l’émancipation des stéréotypes de genres
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21 avril 2021

Gabriel ou l’émancipation des stéréotypes de genres

C’est inspirée de l’artiste Eddy de Pretto (dont je suis totalement fan) que j’ai écrit ce billet sur les diktats de féminité exacerbée, exigée aux filles. Un billet relatant l’opposé de ce que vivent les garçons. Ce que vivent les garçons comme Eddy le chante en le décriant si bien, est cette virilité abusive.
Mais comment ai-je découvert Eddy c’est une fabuleuse histoire. Une histoire centrale dans cette article : il s’agit de Gabriel. Alors vous vous demanderez qui est ce Gabriel ? Sûrement pas mon amoureux, ni un copain de tous les jours.
Gabriel est un personnage de fiction d’un court métrage absolument fantastique et porteur de message sur le genre, ses aspects complexes, sa norme imposé, ses stéréotypes, et surtout sa réappropriation unique selon chaque individu.

Résumé du court métrage

On suit l’histoire de Gabriel, un adolescent de 18 ans quelque peu mal dans sa peau et assez timide. Gabriel vit avec ses deux parents : sa mère très protectrice et d’une nature affable et compréhensive, et son père très conservateur et autocratique. Ce dernier trouve son fils d’une lassitude et d’une mollesse agaçante. Il pousse donc son fils à se masculiniser un peu plus, allant jusqu’à lui reprocher chacune de ses attitudes lentes et un peu trop délicates et à le comparer à tout bout de champ à son grand frère, très fort de caractère et bon au football.
Il force pour le coup, son fils Gabriel à ne manquer aucun entraînement de foot, pensant que ce sport d »hommes » réussira à le faire s’endurcir et se vêtir d’une vitalité plus observable..

Noeud de l’histoire

Gabriel n’est pas lui-même. Il règne un conflit sourd entre lui, perdu entre ses émotions floues, son ressenti ambigu d’être un garçon, et son père très caractériel et dominateur. Il est attiré par certaines choses, dont il pense qu’il n’est pas légitime qu’il y ait droit.

Il regarde, hagard, cet étranger attendant le métro à proximité de lui, et vêtu de manière féminine : un rouge à lèvres vif, et un vernis à ongle sur tous ses doigts. Gabriel ne comprend pas pourquoi. C’est un truc de fille de faire ça, pense-t-il !
Il voit sa cousine lui proposer d’essayer sa chemise à fleur, il observe les corsets de sa maman et se demande si ça pourrait lui aller. Dans sa tête, ses interrogations sont présentes et dérangeantes pour l’adolescent qui veut obéir aux injonctions de la société, qui attribuent à chaque genre des caractéristiques bien précises. Et ce ne sont pas les  »théories du genre » enseignées à l’école, et qui répugnent son père, qui vont le conforter dans ses pensées.
Gabriel a un mal être profond de porter ce déguisement de garçon et de ne pas laisser libre court à ses envies.

Un parallèle à notre société conservatrice

Des Gabriel il y en a partout, qui pullulent dans nos maisons, nos rues, nos parcs et brident leur nature par peur de se faire huer, d’être victimes des pires humiliations et moqueries, qui peuvent aller jusqu’au harcèlement.
Il y a ces attributs erronés, octroyés à chaque catégorie d’individus, qui se doivent de les respecter. Une fille ça ne crie pas, ça porte des robes, ça met du vernis et c’est coquet. Un gars ça ne pleure pas, ça hurle comme un guerrier et ça crache dans tous les sens. On est dans un sorte d’oppression et d’asservissement psychologique de l’être humain.
Il n’y’a guère de théorie du genre mais il y a des études de genres, qui poussent à expliquer que le sexe d’un individu n’est pas significatif de son genre. Ce dernier n’est définitivement qu’une construction sociale, environnementale, liée à ses propres goûts, sa propre nature.
Gabriel est loin d’être en phase de trans identité, il veut rester un garçon. Mais il souhaite faire ce qu’il veut, assouvir ses désirs, que ça soit mettre des bijoux, ou même peindre des fresques sur sa bouche et ses doigts, le choix lui appartient.
Heureusement, l’histoire de Gabriel le pousse à déconsidérer sa vision obstruée du genre et laisser libre court à ses passions. Ce qui devrait être le cas de tout le monde. Et c’est donc grâce à Gabriel, ce court métrage, que j’ai découvert Eddy de Pretto, qui fait la bande son de fin du film. Musique qui dépeint avec justesse la problématique abordée tout du long.

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