L’assaut du passé

Chaque jour je retombe dans ces souvenirs ruisselant de déboires,
Affreuses tempêtes où chaque vague ressassée cingle ma mémoire,
Revêche exposition de mon être à un passé sombre et indigeste,
Où l’effort d’oubli est un boomerang permanent dans mes gestes.

Éloignée, j’ai longtemps cheminé en solidaire de mes actes,
Refusant l’attachement nocif à la communauté scélérate,
Déambulant à travers l’univers clos de mes désirs de renégate,
Et défiant les prouesses de leurs mœurs désuètes et automates.

Dépouillée, j’ai vadrouillé en esseulée de l’espace,
Bohémienne savourant la fin des nuisances oppressives loin des masses,
Et qui séparée de la troupe aliénée par la supercherie des conventions,
Reconnaît l’absolue nécessité d’une vie sans injonctions.

Brisée, je me suis abreuvée à la fontaine de la solitude,
Comme on s’étanche dans la ferveur d’une salvatrice réclusion,
Où l’âme mortifiée abrite par crainte de nouvelles attitudes,
Telle cette complaisance forcée qu’on éjecte sans la moindre émotion.