Rétrospective annuelle: 2022 à la pointe de dégâts entre guerre, régression et éco inconscience

Article : Rétrospective annuelle: 2022 à la pointe de dégâts entre guerre, régression et éco inconscience
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31 décembre 2022

Rétrospective annuelle: 2022 à la pointe de dégâts entre guerre, régression et éco inconscience

Mes aïeux, quelle année ! Le monde encore lentement en convalescence d’une crise sanitaire dévastatrice, s’est déchiré encore plus face à des menaces totalitaires, écologiques et humanitaires. Faisant planer sur une population déjà largement angoissée, le spectre de la terreur et d’un effondrement sans précédent. Nous voilà rendu au bout d’une année 2022 riche en événements autant chaotiques qu’inédits. Prêts pour un bilan poignant des plus gros capharnaüms de ces derniers mois ?

I. Guerre en Ukraine

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La guerre Russo-ukrainiennne est un conflit post-soviétique qui prend initialement naissance au lendemain de la révolution ukrainienne de février 2014. S’alignant dans la continuité de l’euromaidan considéré comme le plus grand mouvement contestataire ukrainien face au pouvoir pro-russe en place, la révolution de la dignité a permis d’évincer le président Victor lanoukovytch et de mettre en place oleksandr Tourtchynov.

La signature de l’accord entre l’Ukraine et l’union européenne longtemps refusé par le président destitué, est ratifiée le 21 mars 2014. Suite à cela, la russie réfractaire au gouvernement Maïdan amorce l’invasion de la péninsule de Crimée qu’elle annexe par le référendum du 16 mars 2014.

En début avril 2014, les manifestations anti – Maïdan se poursuivent dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine dans les oblast de lougantsk et Donetsk. Elles mettent en exergue l’avènement des séparatistes pro-russes qui se battent contre les ukrainiens et autoproclament les républiques populaires de lougantsk et Donetsk.

La russie soutenant massivement les séparatistes à majorité russophone oeuvrent à leur côté dans cette guerre du Donbass qui prendra fin respectivement par les accords de Minsk I et II de septembre 2014 et février 2015. Mais le 21 février 2022, la Russie proclame l’autonomie des territoires de lougantsk et Donestk violant ainsi les accords signés.

Le 24 février, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, déclare la guerre à son voisin ukrainien avec qui il partage près de 2000 km de frontière commune. S’en suit une invasion inconsidérée de l’ex petite Russie du temps de l’impératrice Catherine. Les causes de cet acte démesuré sont loin d’être justifiées, si ce n’est peut-être qu’un jeu d’ambition, de prémunition contre l’expansion de l’OTAN ou de preuve de puissance.

Quoiqu’il en soit des véritables raisons qui ont poussé le mégalomane de Poutine a assaillir un Etat souverain et indépendant, ses actes n’en demeurent pas moins critiqués et condamnées autant par la communauté internationale qui porte des sanctions sévères que les habitants russes.

II. Révocation du droit à l’avortement aux USA

Le 24 juin, six des neuf juges de la cours suprême des États-Unis révoquait au niveau fédéral, l’arrêt Roe vs Wade à l’origine du droit à l’avortement dans le pays. Une décision qui permettait à chacun des cinquante État fédérés de le restreindre ou de l’interdire.

Ce que 13 États font immédiatement dont le Missouri et le Dakota du sud. Cette loi ainsi abrogée après son institution en 1973, a induit des manifestant.e.s pro-choix des États-Unis et d’autres dispersés dans le monde, à montrer leur soutien et leur désir de protéger et de se battre pour ce droit bafoué.

Emma Guliani on Pexels.com

C’est une grande régression de 50 ans en arrière de ce droit depuis son adoption, dont la conséquence serait de pousser ainsi les femmes à la clandestinité de cet acte. Encore une démonstration alarmante du contrôle du corps des femmes qui prouve avec effarement qu’on en a pas fini avec des décisions arbitraires sur leur vie. Surtout quand plus loin en Orient on regarde les droits des femmes afghanes sabordés par les talibans de retour dans le pays 20 ans après y avoir été chassés.

III. Racisme au parlement français

Lors d’une assemblée à l’hémicycle français, le député LFI Carlos Martens Bilongo, en plein discours sur une question urgente du droit de la mer, est chahuté puis ordonné par un autre parlementaire du RN de  »retourner en Afrique »! Ses propos en amont concernaient le sauvetage des femmes enceintes et des enfants rescapés sur l’océan Viking qui tentaient de rejoindre l’occident.

Pour le jeune député de la France insoumise qui ne sut pas si ces propos lancés s’adressaient aux migrants ou directement à sa personnalité, il s’agissait tout de même là d’un acte vicieux et irrespectueux. Prouvant que le racisme dans nos sociétés est bel et bien présent. Et c’est encore plus désolant quand cela survient au sein d’institutions publiques où on aurait cru à plus de retenue d’élus de la nation.

Analyse par Pascal Boniface

IV. Tumultes dans les rues de Téhéran

Le 13 septembre dernier, Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne de 22 ans, est arrêtée par la police des moeurs pour port inapproprié de son voile. Trois jours plus tard, le 16 septembre, elle meurt entre les mains de la police qui prétexte une crise cardiaque comme cause du décès.

Cette situation crée une vague de manifestations de la population incrédule à cette version fallacieuse de problèmes au cœur. Elle aurait été frappée par ces détenteurs à cause d’une mèche de ses cheveux qui dépassait de son voile. Des contestations face à un gouvernement théocratique austère adopté il y a 40 ans, s’imposent en soutien à la jeune fille martyr.

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Dans les universités et les rues de Teheran, des slogans ‘‘femmes, vie, liberté » sont scandés par les femmes. La révolte contre la République islamique de l’ayatollah Khamenei, est vive et contagieuse. Elle s’empare des filles comme des garçons, des étudiants comme des civils. La grève est générale et insistante malgré les repressions de la police anti-emeute, elle entend faire régresser ou mettre fin à la dictature du gouvernement islamique.

V. Coupe du monde de la FIFA au Qatar

La 22 e édition de la coupe du monde masculine de football s’est achevée dimanche 18 décembre, non sans ravir les partisans du boycott de cet événement immonde, dont moi. Il portait en lui toute l’excitation des inconscients amoureux du ballon, et la fureur des lucides détracteurs du pays organisateur.

Le Qatar, hôte douteux choisi par la FIFA en Décembre 2010, n’a fait qu’opter pour des mécanismes d’organisation extrêmement novices. Autant pour l’environnement que le climat. Entre autres des températures hautes et un désert inadéquats pour l’accueil, des stades réfrigérés pour le confort des joueurs et invités, des déplacements carbonés en avions pour de courte distance.

On oubliera pas les femmes et les minorités LGBTQIA+ cibles premières d’un pays ouvertement homophobes, dont l’oppression et le rejet se sont faits porte drapeau d’un ensemble de règles qatari strictes sur les attitudes face aux étrangers. De quoi suffire à être dissuadé de se déplacer ou soutenir cette distraction irraisonnée.

En outre, le quotidien britannique The Guardians recense près de 6500 immigrés venus d’Asie pour être employés dans les chantiers de la coupe, morts dans d’atroces conditions de travail, sans que leurs familles ne puissent comprendre le sort fatal de leurs proches. On déplore un bilan équivalent à près de 3,6 millions de tonnes de CO2 émis pour cette compétition, entre autre deux fois plus qu’il y’a quatre ans en Russie.

À l’heure où des plans de sobriété énergétique sont réfléchis à travers le monde, cela en valait-il la peine ? Se laisser aller au plaisir du moment sans prendre en compte les conséquences prochaines dures pour les générations futures.

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