Illusions perdues, d’Honoré de Balzac

Article : Illusions perdues, d’Honoré de Balzac
Crédit: Lucy Meadows via Pexels
11 juin 2024

Illusions perdues, d’Honoré de Balzac

Faisant partie des ouvrages rassemblés sous le titre La comédie humaine du romancier français Honoré de Balzac (1799-1850), Illusions perdues est l’un des plus volumineux romans de l’auteur qu’il a conçu en triptyque et publié entre 1839 et 1843.

La trilogie narrative recense une étude des mœurs que l’auteur fait de sa société à travers l’itinéraire d’un jeune provinciale qui se languit dans son univers et rêve d’une apothéose littéraire.

Dans ses trois parties (Les deux poètes, Un grand homme de province à Paris et Les souffrances de l’inventeur), Balzac y décrit les pérégrinations du jeune Chardon dit Lucien de Rubempré, de sa campagne dont il est parti pour rejoindre ses ambitions jusqu’à Paris où il fera ses marques.

Poète déterminé au franc caractère, il se hissera aussi loin que le porteront ses succès controversés dans des journaux à la ligne éditoriale véreuse et déloyale. Il succombera par la suite à l’avidité du gain et aux dangers de cercles littéraires cruelles où les assesseurs n’ont d’yeux que pour leur nombril égoïste.

Cette description sommaire n’est pas le fruit de la lecture du livre que je n’ai pas pu amorcer, mais le récapitulatif assez succinct de l’adaptation cinématographique réalisé par Xavier Giannoli. En protagoniste fard nous avons l’acteur Benjamin voisin, et la majestueuse Cécile de France dans le rôle de Louise de Bargeton, l’amante d’Angoulême. J’espère que ce poème vous donnera l’envie de plonger visuellement dans le récit filmé ou alors de vous procurer la version papier plus effective.



Je m’inspire des plus grands auteurs pour dire des mots confus
Balzac a fait de moi le héros imprudent de ses Illusions perdues,
Je défends être Lucien de Rubempré qui redoute une création mièvre;
Et veut quitter son anonymat bucolique pour des sentiers plus célèbres.

Une imprimerie où le temps s’écoule dans l’aigreur de mon désarroi
De l’encre sur les mains gâchent la beauté de mon talent à l’étroit;
Publier de beaux écrits dans une gazette paumée d’un village d’Angoulême;
Et gaspiller le trésor rare de ma poésie savante jetée aux anathèmes.

De ma petite bourgade où les cieux m’apparaîssent infimes
J’écris d’un ton rêveur l’aparté de certains moments doux et intimes;
Ma jeunesse attire à mes fantasmes l’âge mûr d’une belle marquise,
Qui rompt au serment solennelle de loyauté pour une sensuelle bêtise.

Je me perds dans ces instants langoureux où le verbe étend sa brise
Quand ma plume sert de comptine à ma nymphe qui est vite conquise;
Le temps me semble suspendu dans le pré témoin de nos baisers,
Où les formes gracieuses ondulent dans la
douceur de corps enlacés.

J’imagine le succès immense de mes vers récités à Paris avec ferveur
Dans les salons de riches gens qui se disputeraient mes nobles faveurs;
J’emprunte donc l’itinéraire d’un monde où les soirées festives sont de mise,
Et où l’hypocrisie des cœurs inondent les sourires malins qui méprisent.

Le quotidien des théâtres s’enchaînent comme nos pintes et verres
Je découvre l’actrice jeune qui fera de moi un bel amoureux sincère,
Je me débarrasse d’un passé de courtisan enfiévré d’une vieille flétrie,
Et devient l’époux satisfait d’une femme qui recadre mon égo ennemi.

Quelques journaux mesquins font de moi un critique et auteur acclamé
Mes petites victoires enthousiasme d’une vile audace mes indicibles élans,
Je jette dans la boisson la recette de ma notoriété comblée;
Je me dissous sans maîtrise dans Paris et ses vices ambiants.

Le retour aux sources est paré de mes tangibles déceptions
Je déteste être revenu à l’endroit même de ma mère ascension;
J’avoue avoir été happé par une trompeuse vie de bohème et de gloire,
Où chaque expérience n’a été qu’une illusion mondaine faite de déboires.

Bande annonce du film de Xavier Giannoli, sortie en 2021













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