29 ans et la relativité de l’âge

Article : 29 ans et la relativité de l’âge
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18 juin 2024

29 ans et la relativité de l’âge

Cela peut très vite devenir stressant de s’inonder de mélodrames engendrés à l’approche d’une fin de vingtaine, qu’on trouve juste inopinée et en avance sur un timing déchu.

Parce qu’on serait en décalage sur certains faits, parce qu’on aurait pas assez vécu certaines choses, parce qu’on aurait pas été suffisamment prompte et efficace dans le déroulement des scènes de notre parcours; il arrive qu’il y ait des moments de doutes qui bruyamment dérogent à nos sentiments véritables et nous tracassent.

On se rend coupable de faire état des marches qu’on a loupées, et ceci en contrepoint de dealer avec les regards dardés sur nous qui répètent à s’y méprendre, qu’il y’aurait forcément une tranche d’âge propice à l’accomplissement.

Être un adulte qui avoisine la trentaine est bel et bien la condition la plus sévère et ambiguë à habiter. Il y’a ce bilan des neuf et dix dernières années à nos trousses, celui qu’on redoute d’effectuer par crainte de mesurer l’échec cinglant ou l’harmonie dépareillée de nos réalisations. C’est le moment où on se remet furieusement en question, en cherchant l’épisode clé qui a servi de plot twist négatif à notre intrigue.

Tout ce qu’on a brièvement ou pas encore accompli devient le centre majeur de nos préoccupations, avec une ampleur persuasive qui nous régente douloureusement. Ce qui semble être l’apogée de vie pour certains, peut vite devenir le cauchemar pour d’autres infortunés. Entre autre les malchanceux à qui il arrive tout un tas de bricoles et les rêveurs un peu hippies qui prennent tout au piff sans se précipiter.
Les péripéties écoulées qu’on a menées dans un laxisme trop important ou des difficultés involontaires deviennent un rappel constant de notre présent imparfait. Tant elles ne se sont avérées qu’être des pas fictifs ou légers vers ce a quoi on a toujours ou légèrement aspiré.

En somme, le retard qu’on constate dans notre évolution par rapport à soi ou majoritairement aux autres, est un problème considérable qui a ravagé nos projections dans leurs délais. Quoiqu’il en soit, rester dans la mesure de ses intentions ne doit jamais prendre une dimension de regrets en comparaison avec ce qu’on croit prioritaire et gage de qualité d’existence réussie d’un point de vue général.

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L’enfance nous paraissait nettement plus tranquille
Quand se projeter était une tâche bien moins difficile;
Le temps qui passe détériore nos commodités
Et vient le moment rude d’adieux aux frivolités.

Se lever aux aurores est une image pour les plus audacieux
Qui prennent d’assaut les enjeux forts d’un avenir glorieux
Qu’on soit apte ou fracassé face aux aléas
Les plus résilients s’en sortent sans tracas.

Scruter les remparts cabossés de nos vains chemins
Où déferlent les digues saillants d’un futur mal en main;
Au demeurant, réagir à des airs paresseux de son subconscient
Capturent l’effort utile à briser notre statut d’adulte trop latent.

Être déconnecté ou insensible à des standards édictés
Ne signifie en rien avoir déçu notre société qui s’entête;
Ce qui compte sont les bonheurs simples qu’on se crée,
Sans suivre des choix qui nécessitent une folle quête.

Vieillir est un processus personnelle qui devrait être relatif
Vouloir faire tapisserie n’est pas signe d’un décor sans importance;
Savoir avancer sobrement au rythme de nos désirs primitifs,
Et entrevoir la singularité de chaque artisan dans son expérience.

— Marina Tem, 18 juin 2024

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