L’instant des damnées

Et si éprouver un amour marginal,
Faisait déchanter d’un monde amical;
J’irais conjurer nos destins contrariés,
Pour m’atteler à une passion risquée.

Le danger qui guette nous exalte,
L’interdit qui plane nous grise ;
Aucune retenue dans nos actes,
Dans la ferveur de 2 âmes éprises.

La chaleur en ses paumes délicates rend ivre,
Comme les mots susurrés à la langue de nos livres;
Écrire l’histoire à la pointe de nos doigts enlacés,
Qui dialoguent à l’aune de nos mouvements débridés.

Sur sa peau blanche, les traces de mon ardeur;
Triomphent par l’effet décuplé de sa splendeur;
Et une lumière scintille sur son visage ému,
Dans un murmure tendre aux échos perdus.

Des signes voluptueux d’une bouche en émoi,
Emplissent l’espace lourd d’un désir maladroit;
Et nos sentiments brûlant de fascination,
Font tomber nos chairs avides en pâmoison.

Evincer l’ironie cruel qui éreinte,
D’un monde qui jacasse de pensées aigries;
Sentir le temps s’arrêter à notre étreinte,
Dans un relâchement de colère évanouie.

Vivre l’instant en damnées,
Éluder les regards outrés;
Chasser les remords ancrés,
Et plier le sort à nos volontés.