Ces moments glorieux (Ode à l’expression de soi)

Article : Ces moments glorieux (Ode à l’expression de soi)
Crédit: DeGust/Flickr/CC
24 mai 2021

Ces moments glorieux (Ode à l’expression de soi)

Dans le chaos de mes jours, je rêve d’indépendance,
Dans le tourment de mes nuits, je tais ma souffrance, pleure en silence.
Laisserais-je les jours malheureux de ma jeunesse, fleurirent sur le cimetière de ma vieillesse ?
Où rendrais-je pluriels ces moments où mon être se révélait libre et heureux ?
Ces moments glorieux…

Ces moments glorieux où nous sommes portés en triomphe, non par les autres qui témoigneraient de notre bravoure, mais par notre conscience qui s’agite et se manifeste, joyeuse, vivante, fière, de ce que nous voulons, osons affirmer : être nous-même.

Ces moments glorieux où le caractère arbitraire de l’époux faussement aimant, à l’égo surplombant, ne corrompt plus la femme soumise et apeurée. Ni sa volonté de se soustraire à une emprise mal saine, ni sa détermination à se détacher d’une domination souveraine.

Ces moments glorieux où l’enfant devenu adulte, affronte ses terreurs, surmonte ses frayeurs, où l’impuissance s’efface, l’angoisse disparaît. Il excommunie son lien familial, s’oppose à des parents manipulateurs. Marionnette d’avant, il dit adieu au leurre, à la tromperie du sang.

Ces moments glorieux où le fils éprouvé, sort de son hantise, ne s’érige plus en martyr. Et comme avec une arme à feu, pointe une résolution farouche sur sa tempe, celle de se défaire des injonctions oppressantes qui lui exigent une conduite d’acier, une rudesse sans faille.

Ces moments glorieux où seule devant son miroir, la jeune fille ne s’attache pas les cheveux, ni ne se garnit le visage de poudre et de couleur. Elle refuse d’enfiler ce déguisement car elle assume son identité qui n’en restera pas pour le moins entachée.

Ces moments glorieux où ceux qui qualifient nos amours différents mais nobles, de mollesses coupables et d’affections dégradantes qui pourrissent l’âme, se sentent déboussolés, affligés de honte et de regrets face à notre témérité étincelante, notre résistance ardente.

Ces moments glorieux où le mot noir ne nous ramènent plus à une injure, une impureté, un effacement, aux souvenirs glaçants de nos aïeux jadis dans des plantations ; mais à une fierté, une prospérité, une égalité autant physique qu’intellectuelle.

Ces moments glorieux où notre dignité écorchée, se redresse et se libère, où les autres ne nous abusent plus, où la liberté est un doux sentiment d’appartenance et non une quête obsolète.
Ces moments glorieux aussi infimes soient-ils, et nombreuses les misères de notre condition ; nous n’agirons plus en traîtres de notre essence, ni en imposteurs de notre âme.

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