Le sabre hors du fourreau

On s’est toujours érigé en de faux altruistes,
Quand on a travesti nos projets en chasse aux djihadistes;
Nos intérêts excèdent tellement vos soucis de terrorisme,
La malice n’en a pas fini de rythmer notre colonialisme.

On n’a jamais été des humanitaires désolés,
Pris d’un soubresaut d’empathie pour des pays fragilisés;
Quand on s’accapare des matières dans des zones assaillies,
La fierté de duper revient d’assaut telle une addiction qui enrichit.

On a jamais été des descendants de colons repentis,
Qui prennent en pitié leur ex-colonies affranchies,
Nos ancêtres nous ont légués leur domination sans vergogne,
Et poursuivre leurs œuvres nous est chère comme besogne.

On n’a jamais été des preux défenseurs du pauvre tiers-monde,
L’appât des ressources denses du sahel nous inonde;
Avoir cru à un secours désintéressé est sans doute le comble,
D’une crédulité légendaire qui aura eu raison de votre nombre.

Glousser de joie pour nous avoir déguerpis de vos territoires,
Ne vous rendra pas le butin pris allègrement pour notre gloire;
Remplacer un bourreau par un autre plus sournois,
Est certainement l’apanage des peuples à l’esprit étroit.