La vérité sur le nouvel an

Article : La vérité sur le nouvel an
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1 janvier 2021

La vérité sur le nouvel an

On trépigne d’impatience, on croise les doigts pour transitionner en douceur, on se donne de nouveaux objectifs à atteindre (même si les anciens sont encore en suspens), on pense à une nouvelle année plus enrichissante sous l’égide d’un nouveau mental d’acier qui nous aura souvent fait défaut l’année précédente. Oui, c’est bien le nouvel an qui nous fait frétiller de la sorte et ça, c’est aussi grâce au bilan (peut-être) catastrophique réalisé par chacun, qui nous pousse à atteindre le plus rapidement possible la nouvelle année.

Le réveillon du 31

On ne pourrait pas parler du nouvel an sans mentionner le fameux réveillon. Fêter le nouvel an débute forcément avec cette soirée, et c’est là que les ennuis arrivent. Que ce soit en famille, chez des amis, des gens rencontrés il y a peu ou alors chez des inconnus (mais qui fait ça, même ?), c’est parfois la même bouse, le même merdier qui nous attend.


1) Celui qui fête en famille

Quand tu as passé une mauvaise année et que tu t’es subitement converti en catholique fervent pour implorer les dieux de faire disparaitre ce chemin de croix, tu n’en as pas moins vécu avec ta famille. Tu penses aux mêmes interrogations de tes parents sur tes projets non aboutis : « alors mon grand, tu vas l’avoir enfin, ton code, cette année ? », « C’est bête, quand même, d’avoir redoublé ton master. T’inquiètes pas, tu l’auras cette année ! », « Je sens que cette année va être la bonne pour te trouver une amoureuse. »

Tu regardes tes parents avec ce petit sourire mi attentionné, mi fou de rage, et tu te demandes pourquoi tu as accepté de traîner ta vieille carcasse à ce dîner. Tu songes néanmoins qu’ils ont raison et tu te promets intérieurement de tout faire pour ne pas foirer encore une fois, même si tu sais très bien que ton mental break-down est une laisse à ton cou dont tu ne peux te défaire aussi facilement.


2) Celui qui fête chez des amis

Ton bon ami Quentin qui a décidé que ce serait chez lui, la fête du réveillon, parce qu’il vient de s’installer dans un superbe appartement et que toi, tu ne peux pas pu refuser, blasé de vivre encore chez tes parents. Tu le vis très mal, mais ce n’est pas tellement de ta faute si tu n’es encore qu’en cinquième année de pharmacie, alors que tes potes, eux, ont tous fait une école de commerce de 4 ans et qu’ils vivent déjà la belle vie. C’est un aperçu du désastre.

Durant la soirée, tu t’aperçois de la présence de Léa, ton ex-copine, celle que tu as quitté et qui te foudroie désormais du regard. Elle danse avec tous les garçons présents, juste pour te montrer ce que tu as raté en l’envoyant valser. Et puis à quelques minutes du décompte, dans un moment de solitude, tu repenses à ton année ratée et au réveillon de l’année dernière, où tu t’étais promis de réaliser des choses qui sont toujours en attente. Tu te persuades que ce sera mieux, même si tu sais très bien que les choses vont s’empirer par manque de volonté. En outre, tu crois à la théorie du complot de la terre entière contre tes efforts (inexistants). Mais tu fais quand même tes vœux.

3) Celui qui fête avec ses « nouveaux » amis

Toujours à la recherche de nouvelles amitiés, tu les penses idéales et nécessaires à ton épanouissement. Tu te dépêches de faire connaissance avec la fille du supermarché à qui tu as forcé pour avoir son numéro qu’elle t’a donné par empathie plus qu’autre chose. Tu précises bien qu’elle peut ramener des copines, de toute façon, plus on est de fou plus on rit. Et te voilà le 31, dans ton 50 mètre carrés, à recevoir les trois quart d’une bande d’amis inconnue. Tu te sens heureux d’être si bien entourée et de ne pas finir l’année tout seul.

Tu t’agites, tu te déploies pour le monde présent, tu rigoles, tu fais des blagues qui ne font pas vraiment l’unanimité mais tu te dis que t’es cool quand même. Jusqu’à ce que tu remarques deux, trois personnes qui commencent à s’en aller à 22h, parce qu’ils vont chez leurs « amis ». Tu prend un grand coup dans l’âme, et tu réalises que les gens ne sont pas là pour toi et qu’une amitié se construit plus qu’avec une fête et que des inconnus ne peuvent pas forcément combler ton vide intérieur.

4) Celui qui se retrouve chez des inconnus

Tu n’as tellement pas d’amis que tu acceptes l’invitation du jeune homme gentil des transports en commun, qui t’as trouvé très attirante. Tu te met en route avec ton GPS, à sillonner les rues de Yaoundé à la recherche d’un appart situé dans les coins les plus huppés de la ville. Au pas de la porte de l’inconnu, tu te rassures que ce ne sera pas un psychopathe qui va t’enfermer sans sa cave pour te faire des misères. L’année s’en est déjà chargée, au final. Puis tu te rends compte avec soulagement que c’était un dîner fort agréable, avec une personne normale, par chance. Tu passe néanmoins une mauvaise soirée en te culpabilisant de ne pas avoir une vie sociale épanouie et bien remplie. Puis, au beau milieu d’une discussion, tu réalises soudain avec horreur que tu es juste le plan d’un soir d’un affamé et tu t’enfuies avant l’heure fatidique, telle Cendrillon. Tu te retrouves seule, chez toi, comme toujours, à te demander pourquoi les choses ne seraient pas différentes et tu fais le vœu de t’améliorer, même si tu sais pertinemment que le problème vient des autres.

Des résolutions foireuses ?

Le nouvel an, c’est quand même quelque chose d’extraordinaire. Le réveillon est là pour nous exiger à faire le bilan d’une année et à savoir ce qui serait bon à changer, améliorer ou garder. La plupart du temps, on n’arrive pas toujours à tenir les promesses que nous nous imposons, comme si c’était la clé d’une meilleure année, l’unique injonction à la réussite. On pense toujours à faire le plus de vœux possible et moins à apprécier ce qui s’est peut être bien passé. Après, c’est normal de remettre en questions nos actes et de vouloir sortir d’une succession de désastre. Les résolutions, ça n’apporte pas toujours du bon, parce qu’on se met une pression de titans et qu’au final, on n’a pas assez de temps pour tout réaliser. Ou alors, les imprévus se multiplient en avalanche non contrôlée. Oui pour prendre des résolutions, mais oui aussi pour prendre du recul et faire le bilan des choses positives aussi petites soit elles. Essayons d’entrer dans une nouvelle année.

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