Je te rends ton mal

Je crois en l’église apaisante et tranquille,
Celle qui offre des réconforts faciles et tangibles,
Mais je vois sa failure rapide et complice,
Celle qui m’apprend qu’elle s’oppose à moi et mes vices.

Je vois en l’humain le rapace lâche qui s’agite,
Celui qui court et se dérobe au moindre inconfort léger et tacite.
Je vois en toi cette fille gentille et immature,
Celle qui réclame la chaleur mais s’en détourne à la moindre brûlure.

Je trinque en ton nom imposant et agressif,
Celui qui se dessine sur mes murs, invasif et nocif.
Je trinque en ton visage angélique et triste,
Celui qui verse des larmes pour le bonheur auquel il résiste.

Je rêve d’un espace nouveau avec toi qui disparaît,
Loin des jours pénibles où les heures sont à l’arrêt,
Je rêve d’un lieu salvateur où tu me redonnes ma paix,
Loin de ces horizons fragiles où on se promettait de s’aimer à jamais.

Je te rend ton mal, reprend tes maux infames,
Et cesse de faire de moi une carapace sans âme,
J’ai arrêté de vivre, exténuée et ivre,
J’ai vécu le pire, à errer et espérer survivre.

Je te rend ton mal, celui que j’endure,
en retour donne moi la permission d’être en osmose avec ma vraie nature.
Reprend tes peurs et ton manque de courage,
Et laisse moi redevenir forte et pleine de rage.

Je te rend ton mal, reprend les tourments de nos disputes affreuses,
Et refais de moi une âme pleine de vie, belle et heureuse,
Laisse moi revenir de mes absences,
Atterir sur terre et enfin reprendre conscience.