Comme chaque dimanche

Article : Comme chaque dimanche
Crédit:
21 septembre 2021

Comme chaque dimanche

Comme chaque dimanche morose, je peine à sortir du lit,
Grisée par l’alcool d’hier soir, à zoner au bistrot d’à côté toute la nuit.
Je me réveille fébrile en sursaut et en sueur,
Prise entre deux scènes floues de toi qui t’en va en pleurs.

Comme chaque dimanche je repense rêveuse à la soirée de samedi,
Où j’ai traîné dans tous les bars à rechercher fiévreuse, cette fille qui m’étourdit.
La même qui rit aux éclats, qui éblouit les regards,
La même qui fuit les sourires des inconnus, les captive et les fait tomber des nues.

Comme chaque dimanche ma fenêtre reflète le même paysage affligeant,
Comme chaque dimanche, tout me semble rude et à peine différent.
Assourdie par le chant âpre des oiseaux qui piaillent leur bonheur infini,
Et moi qui, blottie dans mon lit, revendique ta chaleur et sombre dans la mélancolie.

Comme chaque dimanche, je jure d’arrêter de boire, de hurler, de m’esquinter,
Comme chaque dimanche, je promet d’arrêter de m’isoler à l’ombre de tes pensées,
Mais à chaque fois je reste sur le pas de la porte prête à m’écrouler,
Les yeux fixés sur le parquet qui répercute mes sentiments qui s’évanouissent en fracas,
Les bras croisés sur ma poitrine qui se serre et rend douloureux chacun de mes pas.

Comme chaque dimanche de chaque semaine je broie du noir,
Ma tête posée sur la lame rêche du désespoir,
Embrumée par des visions troubles et magnifiques de toi qui souris,
Et par la fumée des cigarettes que j’enchaîne avec passion pour me noyer dans l’oubli.

Comme chaque dimanche solitaire je me retrouve seule,
Prisonnière de notre cage dorée qui se plie et se transforme en linceul.
Comme chaque dimanche, je rêve de ce lundi où tu reapparais,
Et où tu détruit mes terreurs et me revient pour toujours et à jamais.

Partagez